아세안

Le passé colonial hante toujours les relations franco-algériennes suscitant tant de malentendus et de rancoeurs entre les deux rives de la Méditerranée, générateurs des crises diplomatiques entre Paris et Alger. Dans cet article, on tente d'abord de restituer l'histoire des relations des deux pays autour des enjeux mémoriels du passé colonial depuis la présidence du général de Gaulle jusqu'au début de celle de François Hollande. L'accent sera mis ensuite sur le contexte politique et social dans lequel cette question litigieuse surgit immanquablement au moment où Paris et Alger se mettent à engager dans une véritable réconciliation en perspective d'un futur traité d'amitié franco-algérienne. On essaie également de mettre en exergue le processus par lequel emergent ces conflits mémoriels et la question de "repentance" française qui vont envenimer progressivement les relations des deux pays. On cherchera ensuite l'origine des “guerres de mémoires” dans la montée en puissance des collectives “nostalgériques” - ceux des pieds-noirs rapatriés et des harkis - ainsi que leurs puissants lobbies politiques en crescendo à la faveur des mémoires de l'Algérie française depuis les années 2000 en France. Cet essai se termine par quelques remarques, à l'instar d'une revue de l'opinion publique française, sur l'avenir de ce dossier de la réconciliation franco-algérienne hypothéquée actuellement par une islamophobie rampante dans la société française, aggravée par une série des attentats islamistes perpétrés à Paris en 2015.